Comprendre mieux et communiquer différemment avec son enfant

27/10/2017

Face à un enfant qui pleure pour une raison jugée inappropriée, qui se jette par terre de rage, qui crie son mécontentement ou sa désapprobation, je me serais autrefois sûrement dit : "Quel enfant mal élevé !". J'aurais peut-être remis en question le parent ou aurait décrété que l'enfant est vraiment insupportable.
C'est ce que la société nous apprend, ce que l'on entend autour de nous, ce que l'on est habitués à penser.

En fait, les comportements des enfants vécus comme déplaisants par les adultes ne sont pas le problème, ils sont des conséquences, des symptômes. C'est à dire que pour mettre fin à ses comportements ou les éviter, il faut les comprendre, remettre en question sa façon de faire avec l'enfant, et surtout connaître le développement du cerveau d'un être humain en fonction de son âge.

Un enfant ne peut pas raisonner comme un adulte tout simplement parce qu'il n'en a pas les
capacités. Il ne peut pas relativiser, il ne peut pas se projeter dans l'avenir pour envisager les conséquences de ses actes, il ne comprend même pas toujours les liens de cause à effet.

L'enfant est un être humain en construction non seulement sur le plan physique et moteur, mais aussi sur le plan psychique, affectif, intellectuel et social.

Lorsqu'un enfant se fait dépasser par ses émotions, et que son parent ou tout autre adulte référent le réprimande, le rabaisse ou le met à l'écart, il apprend que ses émotions sont mauvaises, mal perçues. Or, nous sommes nos émotions, et nier ses émotions, c'est se nier soi-même.

Pour apprendre à un enfant à contrôler ses émotions, ses pulsions, ses frustrations, il peut être tentant de le réprimander, le punir, l'isoler ou le culpabiliser pour faire cesser le comportement. Cela fonctionnera parfois à court terme, permettra de soulager l'adulte, de lui donner le sentiment qu'il a repris le contrôle de la situation puisqu'il est dans l'action.

Mais à moyen et long terme, quelles conséquences pour la relation entre l'enfant et l'adulte ? Quelles conséquences pour l'enfant ?

La confiance se rompt, l'enfant peut être amené à utiliser des comportements d'évitement comme le mensonge, il n'a plus confiance en lui et se mésestime.

Comment apprendre à un enfant à ne pas crier si on lui crie dessus ? A ne pas taper si on le tape ?
Comment lui apprendre l'empathie si on rejette ses sentiments, si on le met à l'écart, si on le traite comme inférieur ?

Alors comment faire ?

Les parents sont parfois démunis face aux comportements de leurs enfants qui sont jugés inappropriés, et qu'ils n'arrivent pas à éliminer. Leurs enfants ne sont pas "sages" au sens où le veut la société. En fait, leurs enfants sont normaux, ce sont juste des enfants ;)

Déjà, lorsque nous en savons plus sur le cerveau d'un enfant (notamment grâce aux dernières découvertes de la neurophysiologie et de la psychologie expérimentale), cela nous permet de relativiser son comportement. Et si on ajoute à cela que nos réactions ont des répercussions psychologiques ET physiologiques...

Changeons notre point de vue.

Notre enfant n'est pas notre inférieur, il n'est pas un animal à « éduquer », il est un être humain en construction, qui a besoin de notre aide pour l'accompagner, l'aider à grandir dans un climat de confiance.

Nous pouvons commencer par le traiter avec respect, comme nous aimerions être traités. Comment réagiriez-vous si vous faisiez quelque chose avec les meilleures intentions du monde et qu'un ami se jetait sur vous en criant « Non ! » puis vous enlevait l'objet que vous aviez dans les mains, et disait « ça on ne le fait pas ! ». Vous auriez sûrement envie de lui dire de se calmer, de vous expliquer les choses gentiment, et de vous demander de remettre l'objet en question vous-même au lieu de vous l'arracher, ou du moins vous demander de le rendre. Et vous en seriez capable car vous en avez les capacités, pas l'enfant. Il subit juste ce comportement agressif (et le reproduira peut-être même plus tard, sous une autre forme).

Comment réagiriez-vous si un votre conjoint(e) vous disait "tu te calme sinon tu vas t'en prendre une" ?

Mais cela vaut aussi pour d'autres situations qui peuvent paraître anodines au quotidien.
Que penseriez-vous si quelqu'un venait vous porter sans vous prévenir ni rien vous demander ? Si on vous forçait à faire un bisou à quelqu'un à qui vous n'avez pas envie ?


Pour résumer donc :

-         Respecter l'enfant comme une personne à part entière, qui est l'égal de soi

-         Prendre conscience que le cerveau de l'enfant est en pleine construction, qu'il n'a pas les mêmes fonctions cognitives que celle d'un adulte, qu'il n'a pas conscience des situations de la même manière

-         Anticiper, expliquer, accompagner, répéter,proposer des alternatives

-         Ne pas user de violences, chantage, humiliations,mises à l'écart et autres violences éducatives ordinaires qui nuisent à la confiance en soi de l'enfant et à son bon développement

Mais comme ce n'est pas si simple que ça y paraît, je vous promet de vous parler bien vite
de cas concrets :)



Bibliographie : 

"J'ai tout essayé" I.FILLIOZAT

"Pour une enfance heureuse" C.GUEGUEN                            




 

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